top of page
Search

"Comment fais-tu pour te mettre dans la tête d’un homme ?"

Updated: Feb 7, 2022

Peut-être que je suis double, que je suis aussi l’un des personnages masculins qui filent sur la route, dans la poussière, la chaleur, le vide des plaines.

Peut-être qu’homme, femme, là n’est pas la différence, peut-être que les sensations, les odeurs, les expériences, le voyage se ressemblent : juste une affaire humaine.

J’écoute les personnages dérouler leurs idées, leurs vies, et, pour la première version du moins, je me contente d’écrire ce qu’ils veulent. Les auteurs disent souvent cela. Avant que j’écrive ce roman, je pensais que c‘était une posture, une affectation, un truc marketing. J’ai évolué.

Lorsque je commence à écrire, je connais le centre de l’histoire, les personnages principaux, je sais à peu près à quoi ils ressemblent, ce qu’ils aiment, détestent, quels sont leurs traits distinctifs. Pour le reste, ils vivent par eux-mêmes, hommes ou femmes, ils parlent, agissent : je ne suis qu’un scribe.

Je ne compte plus les fois où j’ai tenté d’inverser le cours de leur histoire. Où j’ai voulu changer une décision, un choix. Les personnages résistent, refusent, persistent. J’ai appris à laisser couler.

Le temps de couper, enlever, tailler viendra bien assez vite. C’est la deuxième phase : l’édition. Et là, homme ou femme, dialogues, descriptions, images : peu importe qui ils sont : ctrl x, delete, backspace. Pour mieux les servir, je détruis le superflu, les ornements, le trop qui déborde. Parfois, c’est un crève-cœur, parfois c’est parfait. Il m’arrive de secouer la tête, pourquoi ces vingt mots, alors que trois font l’affaire ? Pourquoi insister quand tout est déjà clair ?

C’est la faute des personnages : tout est de leur faute.



Recent Posts

See All
bottom of page