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Toutes sortes de bleus

Roman
 

 

 

  Tout dépend de la façon dont on raconte l’histoire.

Moi, ce sera en bleu. Le ciel, les traces de coups, les moments de quiétude tôt le matin dans la fumée de ma clope, l’humeur vague quand rien ne va, les baisers, la frousse, les lacs du nord, et les doigts écrasés. Toutes sortes de bleus.

   Les gens surgissent comme des accidents. Ceux qu’on connait déjà, les nouveaux venus. Je vois cela comme un dérapage, une longue semaine belle, cruelle, idiote, merveilleuse.

 

  Vous entendrez les deux versions de l’affaire. Pour vous faire votre point de vue. Parce que lui aussi a quelque chose à dire sur les événements.

Cycle "les Ogres" : la mère.

C'est comme ça, l'Amérique

Chroniques de la route

   

   Souvent je pense à ne plus jamais rentrer.

Je pousse la voiture, prochain virage dans cinq cents miles. Rouler dans le ciel, croiser des crinières de nuages, la voiture à la course avec les oiseaux. Je m'arrête pour voler du coton dans un champ. Penser à Baldwin, à Burke, à Steinbeck, et à McGuane, à Erdrich, T. C. Boyle, à Proulx Annie, Stephen King, Oates, Kingsolver, la liste est longue, lire de tout, lire partout.

   Bouffer le pays, faire craquer ses os, en sucer la moelle. Du nord au sud, est, ouest, toutes ces choses. Les champs de derricks, pétrole et gaz, flammes oranges sous les lumières électriques et du noir tout autour, les plants de maïs hauts ou juste coupés, les montagnes, parcs nationaux, rangers, vergers d’oranges, d’avocats gros comme deux poings serrés, des villes de briques : dans ce pays, tout n’est pas verre et béton. 

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