top of page
Search

Vous dites cela souvent :

Updated: Feb 7, 2022

"Tu es courageuse d'avoir terminé ton livre."


Pas de mérite. Je n'ai pas de système. J'absorbe les images, les sons, goûts, odeurs, je crève d’envie de voyager dans ce pays-là, de raconter cette affaire, de prendre la route.

Au début, je ne vois rien, ça fonce droit dans le brouillard. Je fais des détours, je me retrouve au milieu des bois, dans des clairières sans issue. Je recule, je cherche à dépasser les lignes d’arbres, la forêt craque, il y a des animaux, des monstres, des fleurs, de l’eau, des rochers. Soudain, la route. Je reprends le ruban sombre et lisse, et je file vers nulle part.

Ma méthode, c’est le foutoir. Je prends ce qui tombe, je note ce que les personnages disent, je ne sais pas où ils vont, ça m’énerve, je les engueule, je veux en savoir plus, je veux connaître l’histoire. Je construis la route à mesure que j’avance comme dans un cartoon.

Souvent j’en ai assez, je sors, je vais marcher. Ils rongent mon cerveau, me parlent, insistent, reviennent. Le paysage est plus facile à dompter. J’en ai vu des routes. Je décris ce qui me reste de cet endroit-là, des motels, des maisons, des panneaux, des repas, des gens, des vrais.

Un jour, c’est terminé. Je connais la fin. Je suis déçue ou très contente. J’essaie de la modifier, je n’y arrive pas. Je fais une pause, j’oublie tout. Les voix se taisent. Je lis les autres, mange un truc, je regarde par la fenêtre le temps qu’il fait, les montagnes, les nuages à la course dans mon carré de ciel. Tiens, c’est le printemps. Ou l’automne, ou l’hiver. J’étais ailleurs.

Après un délai variable, je m’y remets. Et ainsi jusqu’au bout.




Recent Posts

See All
bottom of page